
SORGENTE DEI 
FONTANAZZI 2011
 
18 
février 2011
Cela fait quelques temps que 
j’attendais ce moment et, finalement, je peux me lancer dans une pénétration de 
pointe dans la source des « Fontanazzi ».
Alberto Cavedon, dit “Proteo”, dont j’ai aidé à porter à terme les deux 
dernières plongées d’exploration de la source, me rend la pareille cette fois en 
collaborant avec moi.
À « Castelnuovo del Garda » je m’arrête 
chez Parisi qui a préparé ma nouvelle combinaison. Les modifications des valves 
installées sur les chevilles ne sont pas encore prêtes malheureusement et la 
combinaison pourrait prendre l’eau de par leur mauvaise ouverture. L’impatience 
me gagne et dans l’attente de recevoir les nouvelles pièces dans les prochains 
jours, je décide de l’essayer durant la première brève plongée de test.
A Trévise Nord, la seconde étape est chez 
Suex s.r.l., une société qui produit des scooters de plongée. J’y retire un 
“maialino” 
comme je l’appelle affectueusement ou plutôt le modèle “XK1”, un vrai joyau de 
la gamme.
Le changement est dû à un facteur 
environnemental important et à l’évolution des dernières années des propulseurs 
‘tracteurs’. En effet, jusqu’à ce jour, j’ai toujours utilisé les Acquazepp qui, 
avec de petites modifications, sont entièrement fiables et rapides malgré des 
charges de matériels considérables. Toutefois, leur conception conserve des 
limites d’autonomie, poids et profondeur. Même avec l’utilisation de batteries 
au lithium, quant au rapport poids/autonomie, je n’ai pas réussi à résoudre les 
problèmes liés aux explorations toujours plus avancées de ces dernières années. 
En cette période, j’explore quelques résurgences où, de par leur progression, 
les propulseurs ‘tracteurs’ me semblent être le choix le plus satisfaisant. 
Après avoir analysé attentivement les offres du marché, le choix est tombé 
facilement sur les produits de la Suex dont les scooters, de par leur 
interaction entre le poids, autonomie, vitesse et profondeur d’exercice, me 
semblent exceptionnellement adaptés à moi.
Pour cette raison, durant le mois de 
janvier dernier, je me suis rendu auprès de cette société où Alessandro Fenu et 
Marco Segatto, les producteurs et responsables, m’ont illustré les 
caractéristiques et particularités de leur scooter. Résultat: j’en reste 
positivement touché et me réjouis de l’essayer.
Ainsi, aujourd’hui, quand j’arrive auprès 
de cette société, mon regard se pose sur les personnes et les machines jusqu’à 
s’arrêter sur mon futur jouet qui vante 5 Km d’autonomie, une vitesse de 85 
m./min., et a été testé spécialement pour moi, pour résister pendant une heure à 
la pression de 26 bars id est l’équivalent d’une profondeur que pour 
l’instant je n’ai jamais atteinte.
C’est Marco qui m’explique quelques détails 
sur son utilisation, comment le recharger et autres particularités qui, dans son 
ensemble, son assez simples. Quand je le range dans la voiture, j’ai encore plus 
d’espace que prévu et ceci est un autre point en sa faveur.
La troisième et dernière étape est à 
Valstagna dans l’après-midi où je rejoins les amis Moonlight, Proteo et le 
Pifferaio qui m’attendent pour organiser les travaux du lendemain.
19 
février 2011
Préparatifs et essais: 
Prédisposition des bouteilles de secours aux endroits que nous connaissons déjà 
et test de la nouvelle combinaison. Moonlight se consacre aux transports 
externes, le Pifferaio transporte quatre bouteilles de 20 litres, deux 
bouteilles de 15 litres, deux bouteilles de 10 litres et deux « maialini » 
modèle « XK1 » et divers voyages, jusqu’en dessous de la roche de type 
« brèche » située à -18 mètres. Mosè se charge d’emporter les bouteilles pour la 
décompression jusqu’à une profondeur de -36 mètres c’est à dire à environs 400 
mètres de l’entrée. Proteo et moi nous entrons dans l’eau un après l’autre.
Heureusement, comme il est bonne coutume de 
réaliser avant de s’engager dans une exploration sérieuse, je teste le nouveau 
matériel. Je découvre de la sorte que la nouvelle combinaison a quelques 
problèmes. En effet, les chaussons sont un peu grands et trop souples et, 
d’autres parts, les gants incorporés, qui sont eux aussi trop petits et trop 
durs à cause de la colle intérieure, me causent des douleurs aux doigts et 
m’enlèvent la sensibilité. En fixant les palmes, je résous le problème des 
chaussons mais pour ce qui est des gants, je ne trouve aucune solution. 
L’alternative, jusqu’à ce que je les fasse modifier, sera la vieille et 
désormais rigide combinaison en dessous de laquelle je ne pourrai endosser les 
protections thermiques que je voudrais.
J’entame la descente, à -12 mètres et sens 
entrer de l’eau dans les deux jambes par les valves. 
Il vaut mieux rentrer et sortir. 
Proteo, qui continue la plongée, rencontre 
à la base du puits initial, à -18 mètres, Mosè et en profite se faire aider à 
transporter tout le nécessaire au-delà des derniers goulots jusqu’à -60 mètres.
20 
février 2011
Ce matin nous sommes peu à entrer 
dans l’eau. Peu mais bons! 
Et bien assistés à l’extérieur par 
Caramella et Simone, qui ne plongent pas car ils ne sont pas en forme, par Betta 
qui barbotte pour le froid, par Massimo toujours disponible à prêter mains 
fortes et par Mosè qui a l’excuse de sa combinaison mouillée. Dans l’eau, Proteo 
et moi-même iront dans les zones profondes et le Pifferaio et Boa s’occuperont 
de notre assistance.
Nous disons “au revoir” à une pluie 
désagréable et entrons dans l’eau à 13h00. 
Proteo devant suivi par moi-même. Avec nous, la bouteille relais et le 
“maialino”. À -9 mètres un black-out des lumières m’oblige à renoncer à 
poursuivre. Je reste seulement avec 
deux petits phares à led. Les phares principaux s’éteignent à cause des câbles 
rompus. Je signale à Proteo le problème en tentant de me faire comprendre alors 
que je suis à demi encastré  dans un goulot et je remonte. Dehors ils sont déjà 
tous rentrés dans les voitures à cause des petits malins qui, de temps en temps 
en cette zone, fracassent les voitures. J’émets un cri montagnard: “ollalaiuuu” 
et les voici tous arriver à l’entrée avec une efficacité incroyable. J’ai besoin 
d’une torche à main. Cri désenchanté par la malchance de ces premiers jours.
Mosè qui heureusement n’avait pas prévu de 
plonger, me donne ses deux nouvelles torches à led Fa&Mi d’un rendement de 50w.
J’en fixe une sur mon casque avec 
l’aide d’un élastique, l’autre je l’attache avec une petite corde aux 
mousquetons. Pendant ce temps, Proteo est remonté. Nous repartons en espérant, à 
tout le moins pour ma part, que ce sera la bonne ! Je rentre et ressorts des 
goulots jusqu’à -18 mètres et le premier morceau difficile est terminé. Je me 
laisse traîner par les « maialini » jusqu’à -36 mètres puis, de nouveau, une 
série de passages plus ou moins étroits nous emmènent à -55 mètres où commence 
la galerie qui arrive à la zone profonde. A partir d’ici, il n’y a plus de fil.
Proteo empoigne le dévidoir et commence à 
tirer le fil. Moi, derrière lui, 
j’emporte les trois bouteilles de 20 litres que je laisserai dans ce couloir 
pour la sécurité et la 12 litres qui me servira pour le retour. 
Le nouveau propulseur se comporte très bien. Je dois 
m’habituer à la sensibilité de l’interrupteur et le règlage de la vitesse de 
départ. Il reste vraiment simple 
d’utilisation et je suis à mon aise dès le départ.  À -65 mètres je laisse la 
première bouteille et je suis Proteo qui est parti rapidement. De temps en temps 
je dois m’arrêter car Proteo est aux prises avec les noeuds, coupe du fil et de 
nouveau les noeuds. Ceci me permet de voir la galerie de manière claire en 
profitant de ses lumières. Nous 
atteignons la sale à -95 mètres, belle et morphologiquement complexe. 
Je dépose la deuxième bouteille et parts jusqu’à -110 
mètres. Nous sommes sur un rocher énorme. Proteo change de dévidoir. Je lui 
passe le mien. Je pense que nous sommes à l’endroit qui commence à descendre 
vers la zone profonde. Je le laisse 
aller seul mais je le vois remonter après seulement une vingtaine de mètres. Je 
comprends alors qu’il ne faut pas laisser la troisième bouteille ici. 
En suivant la lumière, je coupe un peu plus haut que 
le fil et le rejoins. Nous remontons 
jusqu’à -100 mètres et puis nous revoilà en descente. À -115 mètres, voilà 
l’endroit où je dois déposer la bouteille. Je 
salue Proteo. Lui il descend, je le vois disparaitre dans le noir. 
Je m’arrête pour couper les morceaux de fil 
dangereux puis entame le retour. 
De temps en temps, en freinant un peu le retour, je reprends mon travail de 
nettoyage. Je pense que Proteo doit me suivre 
d’une dizaine de minutes. Je suis 
convaincu que je verrai ses lumières durant les paliers de décompression plus 
longs à partir des -30 mètres. Après avoir réalisé mes paliers de décompression 
profonds, je m’enfile dans le chemin qui me ramène aux étages supérieurs. Je 
sorts des passages étroits et continue commodément la décompression dans les 
endroits plus larges. Quand je suis au -27 mètres, j’aperçois les lumières de 
Proteo; il me signale “ok” avec ses phares. Je réponds et l’attends aux paliers 
suivants. Il me rejoint à -21 mètres. Quand je m’aperçois d’avoir perdu 
l’ordinateur Galileo, je retourne aux -33 mètres pour vérifier qu’il ne soit pas 
tombé dans le coin. Rien ! 
Je me trouve dans un endroit compliqué, 
plein de pierres et d’anfractuosités. Je ne dispose pas de beaucoup de temps de 
permanence. Je consacrerai du temps à la recherche durant la décompression des 
prochaines plongées. 2h30 sont passée. Voici 
qu’arrive le Pifferaio. Un 
échange de dons et nous poursuivons notre décompression. C’est étrange de 
décompresser en compagnie. Je n’y suis pas 
habitué. Durant les paliers j’en profite pour tenter de dévisser l’hélice du 
“maialino” et tenter de bypasser le système électronique. 
Juste pour mettre en pratique ce que m’a 
montré Marco lors de la livraison du véhicule. Proteo qui connaît bien ce 
propulseur m’assiste pour vérifier que je ne commette pas d’erreur. 
Le temps passe et le froid commence à se faire 
sentir. Ma vieille combinaison 
désormais rigidifiée par le temps, non seulement me limite dans les mouvements, 
mais m’isole beaucoup moins. Heureusement, l’eau n’est pas des plus froides : 
10°C. Ainsi, avec le gilet électrique je résiste assez bien. J’ai froid 
uniquement aux pieds et aux mains car malheureusement, un gant laisse passer un 
peu d’eau. Boa aporte du thé chaud que seul 
moi je bois. Proteo n’en veut pas 
entendre parler. Nous nous libérons des propulseurs, des dévidoirs et de tout ce 
qui ne nous sert plus. Dans les derniers goulots, on s’enfile aux endroits où 
nous pouvons rester à deux aisément. Nous 
arrivons aux -6 mètres. Je dis à 
Proteo que j’ai presque fini la décompression. Je sorts au bout de cinq heures 
alors que lui doit attendre encore 80 minutes. Boa vient m’aider à la sortie de 
l’eau car j’ai mis trop de lestage sur le recycleur et, outre à avoir réalisé 
une plongée compliquée pour l’assiette à cause du surpoids, j’ai quelques 
difficultés à sortir hors de l’eau. Lui à son tour passe le Copis-Meg à Mosè qui 
aide Simone à se le mettre sur les épaules. Un 
thé chaud m’attend à la voiture. Je 
remonte la petite échelle installée par le “Gruppo Grotte Giara Modon”, vais 
boire et me change. J’ai tout le temps pour ranger mon matériel dans ma voiture 
ainsi que dans celle de Simone. Enfin Proteo 
sort aussi ! Pendant qu’il se 
change, je découvre que sur sa combinaison il n’a même pas de purge-pipi! Quel 
courage d’affronter une plongée aussi longue sans avoir la possibilité de 
soulager ses reins ! Je me souviens que durant  les premières années ’90, quand 
la purge-pipi n’existait pas, nous avions de fortes douleurs aux reins car nous 
évitions de la faire sur soi-même. Je me souviens aussi que quelques fois, ne 
pouvant plus se retenir, nous inondions nos combinaisons étanches.
Je suis très satisfait de la plongée 
réalisée, grâce à Proteo qui, en étant resté devant, m’a permis de bien observer 
la grotte.
21 février 2011
Journée passée en compagnie du Pifferaio dédiée à réparer, modifier et ranger le 
matériel qui servira pour le lendemain.
22 
février 2011
À 10h00 à l’entrée de la grotte, 
nous mettons au point les derniers détails du matériel et nous emmenons tout 
dans le petit bassin qui donne accès à l’univers des Fontanazzi. Nous sommes peu 
nombreux: Alberto, le Pifferaio, Beppe et moi-même. Beppe entre dans l’eau en 
premier avec le devoir d’installer sous la brèche le matériel que je devrai 
emporter avec moi c’est-à-dire une bouteille de 20 litres, le maialino “XK1”, le 
dévidoir métré et le phare à led Fa&Mi de 350W. Pendant que le matériel est 
transporté, je termine de me vêtir de sorte à me laisser glisser dans l’eau avec 
un timing quasi parfait. Je profite de Beppe pour qu’il m’aide à positionner les 
fixe-palmes sur les propulseurs. Tout est prêt.
J’allume trois des quattre lampes 
sur mon casque et commence à parcourrir les passages étroits qui me séparent du 
matériel que Beppe a précédemment transporté. 
Avec moi, une bouteille de mélange respirable de sécurité, le recycleur latéral 
et une batterie pour le gilet électrique. 
Je suis plus fatigué que d’habitude et je 
ne comprends pas pourquoi. Beppe est devant moi et descend pour vérifier que 
tout aille bien au départ. Une fois dépassée la brèche, je vais vers le matériel 
pendu au fil en attente d’être emporté. En observant le matériel, je m’aperçois 
avoir déchiré le câble de la batterie. Je la remets à Beppe en lui demandant de 
la remplacer avec une autre mais, une fois le tout attaché, je m’en vais sans.
Aucune trace de Beppe. La progression n’est 
pas des meilleure. Je suis lent à cause du matériel que j’ai attaché 
superficiellement. Je m’en rends 
compte mais me dis que désormais, il manque peu de chose pour arriver à 
l’endroit où je devrai laisser le tout. Je 
tiens bon. Le rapport fatigue-progression est décidément négatif. 
Une fois atteint les -36 mètres, je laisse 
le recycleur latéral et la bouteille de 12 litres. Je vide mon masque car comme 
je suis un peu refroidi, les vitres sont un peu sales de catarrhe. Une fois le 
tout remis au point, je poursuis dans les goulots étroits qui me portent à -55 
mètres où j’arrive après 33 minutes. J’emporte la seconde bouteille de 20 
litres, j’allume aussi le deuxième phare mais une chose étrange se passe: 
l’autre lampe s’éteint! Je reste avec deux petits phares à led et le phare 
puissant en main. “Que dois-je faire?” est la question. Je fais demi-tour et 
pour aujourd’hui c’est terminé ou j’avance en prenant quelques risques ? En fin 
de compte, ces petits phares Fa&Mi ne m’ont jamais laissé tomber alors ma 
décision est prise: avanti! Je m’amuse à jouer avec le très maniable “XK1” entre 
les passages qui s’alternent entre larges et étroits, à gauche ou à droite, 
au-dessus et en dessous, dans un tortueux ensemble d’incroyables érosions.
J’atteins l’endroit où Proteo a fixé le fil.
À environs 20 mètres de sa limite 
explorative d’il y a deux ans, c’est-à-dire à -120 mètres de profondeur. Il 
manque à l’appel une bouteille de 20 litres que je n’ai pas vue sur tout le 
parcours. J’attache un fil, allume le phare de 360W et je m’aperçois n’avoir 
seulement que deux mains. Si je veux utiliser 
le propulseur, une me sert à le conduire, et si je veux tirer le fil, l’autre 
sera engagée avec le dévidoir. 
Alors le phare à main, comment ferai-je pour l’orienter à la recherche du 
passage? Heureusement, la manille me 
permet de l’équilibrer parfaitement et je devrai alors uniquement l’orienter en 
lui donnant des coups de coude pendant la progression. Une fois atteinte la 
limite explorative, il y a encore un morceau de vieux fil ancré sur une pointe 
avec un élastique, mais je ne vois pas de continuation sur le fonds, uniquement 
devant moi. J’avance dans une 
galerie large de 10 mètres pour au moins 5 mètres de hauteur. Le fonds est 
recouvert de sable blanc qui crée un contraste incroyable sur les roches noires.
J’avance toujours à -130 mètres sur 
80 mètres horizontaux après la limite de Proteo. 
Je m’arrete derrière un dégradé de roches. Ici la 
galerie est plus mince c’est-à-dire 5 mètres de large sur deux mètres de hauteur.
Je laisse le dévidoir et une 
bouteille de 20 litres et commence le retour. 
68 minutes sont passées. Le 
retour est rapide vu que je n’emporte qu’une bouteille de 20 litres avec moi.
Il y a un peu de courant qui me pousse vers la 
sortie et le phare dans la main me permet maintenant de voir exactement où je le 
désire. Je remonte jusqu’à -100 
mètres puis, en bas à -115 mètres, puis jusqu’à -80 mètres. De nouveau en bas 
jusqu’à -90 mètres et me revoilà finalement, au bout de 520 mètres de parcours, 
à -55 mètres en dessous des passages étroits qui me reportent aux étages 
supérieurs. Je remonte en contrôlant le puits et trouver l’ordinateur Scubapro 
que j’ai égaré durant la dernière plongée. Je reste une heure à chercher entre 
les -36 mètres et -21 mètres puis, devant encore poursuivre la décompression, je 
laisse mon terrain de recherche et remonte à -18 mètres. La galerie descend de 
nouveau à -30 mètres pour ensuite atteindre, au bout de 300 mètres, la brèche à 
-18 mètres où je reprendrai la décompression.
Le Pifferaio arrive quand je suis sur la 
roche de type brèche. Il me met les chevillières, me donne la batterie et du 
thé. Je suis un peu nerveux pour 
les lumières, l’ordinateur, la batterie et pour comme s’est déroulée la partie 
initiale de la plongée. Je ne parle 
pas beaucoup et le Pifferaio s’en rend compte. Le reste de la décompression et 
ses visites fréquentes me permettent de tranquilliser mon esprit.
Je sorts de l’eau au bout de 4 heures de 
plongée.
Je range tout le matériel et me prépare au 
retour. Je dois rester à la maison durant les deux prochains jours. 
Dès lors, les travaux seront suspendus.
25 
février 2011
On se retrouve à la source à 
10h20. J’ai encore les séquelles 
d’une grosse inflammation au tympan droit qui me tracassent un peu pour demain 
alors que le reste du groupe est en grande forme! 
Proteo plonge dans la sale à -90 mètres pour voir 
s’il y a des continuations alternatives vu la morphologie de l’endroit. 
En tous les cas, il  emporte une bouteille 
de 20 litres, laissera son “XK1” de manière telle que je puisse l’utiliser en 
cas d’urgence. Moonlight porte la plus grosse partie du matériel pour Proteo en 
dessous de la brèche. Proteo à son tour se prépare de manière à ce qu’il puisse 
descendre en dessous de la brèche avec Moonlight. 
Ainsi ce dernier l’aidera au départ. 
Une fois Proteo parti, il ne nous reste 
plus qu’à attendre deux heures avant d’aller vérifier comment se déroule la 
décompression. C‘est une belle journée et au Fontanazzi le soleil resplendit. 
Heureusement c’est un plaisir d’attendre dans ces conditions. Au bout de deux 
heures, Moonlight plonge pour voir si Proteo est rentré mais ne voit rien! 
Aucune trace. Je ne me tracasse pas plus que cela car il pourrait avoir trouvé 
une nouvelle continuation. Et on sait combien le temps de fonds et la profondeur 
augmentent le temps de décompression. Après 20 minutes encore, Moonlight repart 
et trouve Proteo à -9 mètres. Aucune nouvelle 
route. Mais le matériel dont je me 
sers a été déplacé à -109 mètres, à environs 550 mètres de l’entrée sur une 
pierre plate. Aucune trace de mon ordinateur.
J’attends qu’il ait fini la 
décompression et lorsqu’il manque encore 15 minutes, je prépare mon matériel 
(qui est tout démonté) pour le jour suivant.
26 
février 2011
Suites à tous ces problèmes liés aux lumières, cette fois, je m’organise. 
Je décide de fixer le phare de 360W sous le 
“maiale”. Je rends le tout neutre de sorte que l’équilibre du “KK1” ne soit pas 
modifié. Nous préparons la bouteille de 20 litres que j’emmènerai avec moi.
Le recycleur latéral que je laisserai pour la 
décompression à -36 mètres. La bouteille de gas respirable pour l’entrée. 
La batterie pour le gilet électrique et une 
petite torche de secours, plus pour un facteur psychologique que par vraie 
nécessité. Moonlight est le premier de la liste à entrer dans l’eau et, comme 
hier, il emmènera tout sous la brèche et contrôlera le départ.
Le soleil resplendit et pendant que je 
me prépare, c’est presque désagréable car je commence à transpirer. Je cherche 
un peu d’ombre mais à la fin j’accélère la vestition et saute dans le bassin.
Je suis très concentré. Aujourd’hui c’est la 
dernière plongée. Ici la météo 
prévoit une dégradation avec de la neige. Il n’y aura pas de grands changements 
quant au débit ou la visibilité de la source. Je parts en premier et arrive sous 
la roche de type « brèche » en moins de trois minutes. Tout s’est déroulé à la 
perfection et, quand je pense à l’encombrement que je traine, ceci est bon 
signe! Je récupère le matériel en faisant bien attention à la manière dont je 
les installe. Je salue les collègues et commence le voyage en direction de la 
première étape à -36 mètres où je laisse la batterie, la bouteille de 10 litres 
et le recycleur latéral. J’entame la descente 
et me rends compte que le propulseur est légèrement positif. 
Ceci me donne quelques petites difficultés 
pour descendre dans la fracture car il tend, même si légèrement, à remonter. 
Finalement j’entre dans la galerie, m’accroche au propulseur et avec une seule 
bouteille de secours, me retrouve de nouveau à accélérer vers le fond. 
Pour l’instant, tout va pour le mieux. Me voilà au 
passage des -90 mètres. La dernière 
fois j’ai déplacé le fil qui le traversait et maintenant il est plus aisé d’y 
entrer. J’avance et voici qu’à -109 mètres, je 
retrouve mon matériel. J’accroche la 
rallonge à mon ventral et mets le “XK1” de Proteo derrière moi. J’installe la 
bouteille de 20 litres sur mon côté gauche en allumant le phare et, malgré moi, 
je me rends compte que je me suis trompé de tête. J’ai pris celle à rayons 
larges adaptée aux prises de vue. Ca ne servira pas à grand-chose mais au moins 
les lumières fonctionnent.
En 
peu de temps, environs 28 minutes, j’atteins la fin de l’exploration du 22 
février. Je laisse ici le “XK1” de Proteo. 
Je prends le dévidoir et commence à tirer 
le fil dans un endroit vierge. La galerie 
devient plus étroite. 1,5 mètre de hauteur pour 4 mètres de largeur. 
Je ne vois pas d’autres continuations donc 
je poursuis dans cette direction. Maintenant 
elle s’élargit un peu. J’arrive devant un mur. 
L’instinct me dit d’aller à droite mais, 
étant donné que c’est fermé, je suis contraint d’aller à gauche. 
J’ai comme l’impression de revenir en arrière. La 
profondeur oscille entre -125 mètres et -130 mètres. De petites sales s’alternent 
avec des passages plus étroits. 
J’arrive à un endroit intéressant où, voyant du noir devant moi, je pense 
arriver à un puits ou une galerie mais l’illusion dure très peu de temps. 
Le fil se déroule rapidement du dévidoir. Le temps 
semble s’être arreté! Je vague ici et là. La respiration est bonne. Je ne me 
fatigue pas. J’avance en observant la galerie jusqu’à ce que, lorsque j’arrive à 
un nouveau point, je pense qu’il y a quelque chose d’énorme et je vois en 
réalité mon fil devant moi. Je 
reconnais la galerie au sédiment blanc sur le fond et je me rends compte avoir 
fermé un cercle. La déception fait partie du 
jeu. J’attache le fil sur une pointe et le coupe. 
J’ai parcouru 187 mètres de nouvelle 
galerie et ai dépassé de 70 mètres le point de dernière exploration du 22 
février. Je sais que j’ai une bouteille et le “XK1” de secours à une vingtaine 
de mètres de ce point. Je les récupère et 
entame le retour. 45 minutes sont passée. 
Sur le chemin, je tente d’entrevoir s’il y 
a d’autres possibilités mais ce n’est pas facile? Ce sera un défi pour le futur 
de chercher un passage entre ces gigantesques amas de pierres et roches appuyés 
sur le fond ou entre les anfractuosités des galeries. 
Je récupère les différentes bouteilles semées dans la 
grotte. J’en accroche six de 20 
litres plus un “XK1” et porte le tout jusqu’à -55 mètres. J’y laisse le matériel 
et commence la remontée. Proteo et le Pifferaio se chargeront de le récupérer.
Les imprévus en cette période ont été 
nombreux et ne sont pas encore terminés. Pendant que je remonte la fracture, je 
m’accroche à une roche et troue la combinaison au niveau de la cheville. Je 
sents l’eau froide entrer dans la combinaison alors que je dois encore réaliser 
4 heures de décompression ! Attendre avec la combinaison remplie d’eau ne sera 
pas très agréable. Alors que je remonte, outre à penser au trou dans la combi, 
je pense au Galileo. Je prends des positions étranges pour éviter de faire 
rentrer trop d’eau dans la combinaison mais, en cet endroit de la grotte où il y 
a peu d’espace, ce n’est pas facile car les positions sont imposées par la 
grotte. Je sorts à -36 mètres. Je change la bouteille relais, prends le 
recycleur latéral et continue ma recherche. Après un peu plus d’une heure de 
recherche arrive Proteo qui devance le Pifferaio d’une quinzaine de minute car 
il aurait dû aller à 500 mètres pour récupérer le matériel. Etant donné 
cependant que j’ai réussis à ramener le tout jusqu’à -55 mètres, il ne sert à 
rien qu’il aille loin. Je l’arrête et lui indique d’attendre le Pifferaio ici à 
-21 mètres pour éviter d’accumuler de la décompression inutilement. Ardoise 
magique qui permet de communiquer que j’ai un trou dans la combinaison et de 
demander de déplacer l’élastique du fixe-palme sur le trou de la combinaison 
pour tenter de le boucher. Terminé mon dernier pallier, je le salue et reprends 
mon retour. Je parcours une vingtaine de mètre et rencontre le Pifferaio qui 
rejoint Proteo. Un salut et chacun suit sa route. A la brèche, je retrouve 
Moonlight qui est venu m’assister en m’amenant les batteries du gilet électrique 
qui désormais sont plus nécessaires que jamais vu que l’eau a complètement 
envahi ma combinaison. Le temps passe et me voici rentré avant lui, puis le 
Pifferaio et enfin Proteo. Je suis encore à -15 mètres mais j’aperçois leurs 
lumières et je les aide à faire passer les bouteilles à travers la brèche pour 
ensuite les emmener à -12 mètres. Durant ce temps, nos trois amis viennent et 
vont dans la galerie et les différents couloirs étroits. De temps en temps du 
thé arrive et me réchauffe. Heureusement, je n’ai pas froid et suis heureux en 
pensant à cette plongée. Les idées pour le futur fusent. Au final, j’aurai passé 
cinq heures de plongée. Moonlight qui a encore sa combinaison sur le dos, 
récupérera mon recycleur dès que je l’aurai ôté. Je sorts du bassin et il n’y a 
aucune trace du matériel car tout a déjà été rangé dans la voiture : trop 
efficaces!  En effet, pendant que j’étais dans l’eau, des renforts sont arrivés: 
Ennio, Luca, Luca, Max, Mirko, Simone, et Toni. Pris par le feu sacré, ils ont 
aidé le transport du matériel. Et c’est ainsi que se conclut l’exploration des 
Fontanazzi qui a désormais un développement total de 2017 mètres alors que la 
longueur de la galerie atteint les parties plus éloignées et profondes qu’l 
est difficile de quantifier. Proteo a atteint 
les 850 mètres depuis l’entrée alors que mes nouveaux 267 mètres je ne sais pas 
dire à quelle distance ils se trouvent de l’entrée vu que j’ai parcouru un 
anneau.
Cette année j’étais un peu en retard avec 
les tests du matériel neuf et ceci a limité la programmation des explorations 
nonobstant les parfaites conditions dans lesquelles se trouvent les sources à 
Valstagna depuis février! Malheureusement il 
n’est pas toujours facile de tout bien combiner. 
Malgré tout, j’ai trouvé des solutions 
idéales afin d’utiliser le prototype de recycleur latéral et testé du matériel 
neuf.
Le recycleur, qui a l’origine était un 
Vertigo, a été complètement modifié par mes soins afin qu’il atteigne les 
prestations que j’estimais nécessaires. Désormais il a un bon niveau et j’ai 
trouvé les solutions pour compléter les deux circuits latéraux que je fais 
préparer. En bref, j’ai modifié complètement le système de filtrage, la position 
de la purge, le type de cellules oxygène, installé l’ajout automatique de 
diluant, le flux continu d’oxygène, augmenté les volumes des faux-poumons et le 
système des raccords entre les différentes parties du recycleur.
Les modifications à la combinaison n’ont 
pas pu être contrôlées dû à des problèmes collatéraux. 
Désormais résolus, je suis prêt pour de nouveaux 
tests.
Le “Suex XK1” est la vraie nouveauté et 
surprise parce que jusqu’à présent, les propulseurs ‘tracteurs’ que j’ai essayés 
par le passé m’ont toujours semblé un peu lents et peu efficaces avec des 
volumes aussi encombrants que ceux que j’emporte avec moi dans les grottes. Par 
rapport à mes Aquazepp, cet “animal”, m’a impressionné notablement par sa 
rapidité et sa puissance combinées à une autonomie jamais imaginée il y a deux 
ans ! Les dimensions, la maniabilité ainsi que la double vitesse d’actionnement 
du moteur sont des détails que je pourrai mieux expérimenter lors de mes 
prochaines explorations au Rio Torretta vu les dimensions de la galerie. En 
outre, les différentes sécurités qui permettent de bypasser l’électronique de 
commande et démonter l’hélice dans l’eau me le rendent sûr et fiable pour son 
utilisation en grotte: promu avec grande distinction!
Participants:
Alberto Cavedon (Proteo)
Alessandro Fantini (Pifferaio)
Francesco Boaria (Boa)
Giuseppe Frison (Beppe)
Luca Pedrali (Mosè)
Luigi Casati (Gigi)
Stefano Gallingani (Moonlight)
Un remerciement tout particulier à ceux qui 
nous ont aidé:
Antonio Tedesco (Toni)
Claudio Carnello (Caramella)
Elisabetta Piccoli (Betta)
Ennio Lazzarotto
Francesco Boaria (Boa)
Luca Bizzotto
Luca Collesei
Massimo Santini
Mirco Crestani
Simone Piscitelli